Sky burrial - "Un enterrement célèste"
Avec un peu de retard (du à un débit internet capricieux) voici donc quelques mots sur le "sky burrial". Lorsque M. Zheng nous en a parlé, il nous a expliqué que les vautours tournaient dans le ciel et mangeaient de la chair. On a donc pensé à un "bal des vautours". Le lendemain il nous dit de réfléchir si on voulait y aller car certaines personnes avaient eu peur. On lui demande donc quand se déroule le prochain et il nous répond "cela dépend si il y a des décès"... pas la peine de faire un dessin, il s'agissait donc de vautours qui mangent la chair d'un corps humain... enfin c'est ainsi que se déroule un enterrement tibétain. Ci-dessous, la très bonne explication du Lonely Planet:
On retire le suaire blanc du corps, tandis que le tomden (un religieux maître des cérémonies) aiguise son large couteau. Après avoir tourné autour d'un petit monument bouddhique en récitant des mantras, il enfonce sa lame dans le corps du défunt, étendu devant lui sur une dalle de pierre, et découpe la chair en larges morceaux, tandis que les os et le cerveau seront broyés et mélangés à de la farine d'orge.
Dès que le tomdem s'éloigne, les très nombreux vautours qui tournoient dans le ciel fondent sur le corps du défunt, le dépècent avec voracité avant de s'envoler en emportant des lambeaux de chair.
C'est ainsi que se déroule un enterrement célèste (tianzhang) conforme à la tradition bouddhique tibétaine. S'il peut paraître étrange à nos yeux d'Occidentaux, il revêt, dans cette partie du monde, un sens pratique autant que spirituel. Selon la croyance bouddhique, le corps sert uniquement à accueillir l'âme pendant la vie terreste. Lorsqu'il s'éteint et que l'âme le quitte, il perd donc toute utilité. Offrir son corps en pâture aux vautours correspond à un acte ultime de générosité envers le monde des vivants et permet de poursuivre le cycle de la vie. Les vautours sont eux-mêmes des oiseaux vénérés et considérés comme la manifestation des divinités cannibales Dakinis.
D'un simple point de vue pratique, ces enterrements constituent un moyen écologique de faire disparaître les corps, sur une terre où le bois reste rare et où le sol est trop souvent gelé pour être creusé. Les Chinois interdirent les enterrements célèstes dans les années 1960 et 1970. Il fallut attendre les années 1980 pour que les Tibétains regagnent certains droits religieux et soient à nouveaux autorisés à pratiquer leurs enterrements. Cependant, la plupart des Chinois Han continuent de considérer ces enterrements célèstes comme des pratiques primitives. Le fait qu'une secte bouddhique utilise le crâne des défunts comme tasse à thé sacrée a souvent été avancé pour accuser les Tibétains de moeurs sauvages.
A Lhassa, les touristes doivent obtenir une autorisation officielle pour assister à une cérémonie de ce type. Dans les régions reculées du Sichuan, on vous informera peut-être sans difficultés du jour et du lieu de ces enterrements. Les Tibétains se montrent toutefois offensés - qui oserait s'en étonner - de voir leurs rites funéraires transformés en attractions touristiques. La décence la plus élémentaire reste de mise : abstenez-vous d'y aller si vous n'êtes pas invités et, surtout ne prenez pas de photos.
Nous avons tout de même décidé de nous y rendre, bien que cela puisse paraître écoeurant ou barbare, c'était une façon différente de découvrir cette partie de la culture tibétaine. En ce qui concerne le dernier paragraphe du texte, je préciserai que quand nous sommes arrivés, les habitants nous ont invités à nous approcher si l'on voulait voir, puis invités à prendre des photos. Ils m'ont demandé si j'avais peur, je leur ai répondu que non mais que pour nous c'était inhabituel, c'est le cas de le dire. Voici donc pour cette expérience à Litang, plutôt hors du commun.
PS: âmes sensibles, s'abstenir!
On retire le suaire blanc du corps, tandis que le tomden (un religieux maître des cérémonies) aiguise son large couteau. Après avoir tourné autour d'un petit monument bouddhique en récitant des mantras, il enfonce sa lame dans le corps du défunt, étendu devant lui sur une dalle de pierre, et découpe la chair en larges morceaux, tandis que les os et le cerveau seront broyés et mélangés à de la farine d'orge.
Dès que le tomdem s'éloigne, les très nombreux vautours qui tournoient dans le ciel fondent sur le corps du défunt, le dépècent avec voracité avant de s'envoler en emportant des lambeaux de chair.
C'est ainsi que se déroule un enterrement célèste (tianzhang) conforme à la tradition bouddhique tibétaine. S'il peut paraître étrange à nos yeux d'Occidentaux, il revêt, dans cette partie du monde, un sens pratique autant que spirituel. Selon la croyance bouddhique, le corps sert uniquement à accueillir l'âme pendant la vie terreste. Lorsqu'il s'éteint et que l'âme le quitte, il perd donc toute utilité. Offrir son corps en pâture aux vautours correspond à un acte ultime de générosité envers le monde des vivants et permet de poursuivre le cycle de la vie. Les vautours sont eux-mêmes des oiseaux vénérés et considérés comme la manifestation des divinités cannibales Dakinis.
D'un simple point de vue pratique, ces enterrements constituent un moyen écologique de faire disparaître les corps, sur une terre où le bois reste rare et où le sol est trop souvent gelé pour être creusé. Les Chinois interdirent les enterrements célèstes dans les années 1960 et 1970. Il fallut attendre les années 1980 pour que les Tibétains regagnent certains droits religieux et soient à nouveaux autorisés à pratiquer leurs enterrements. Cependant, la plupart des Chinois Han continuent de considérer ces enterrements célèstes comme des pratiques primitives. Le fait qu'une secte bouddhique utilise le crâne des défunts comme tasse à thé sacrée a souvent été avancé pour accuser les Tibétains de moeurs sauvages.
A Lhassa, les touristes doivent obtenir une autorisation officielle pour assister à une cérémonie de ce type. Dans les régions reculées du Sichuan, on vous informera peut-être sans difficultés du jour et du lieu de ces enterrements. Les Tibétains se montrent toutefois offensés - qui oserait s'en étonner - de voir leurs rites funéraires transformés en attractions touristiques. La décence la plus élémentaire reste de mise : abstenez-vous d'y aller si vous n'êtes pas invités et, surtout ne prenez pas de photos.
Nous avons tout de même décidé de nous y rendre, bien que cela puisse paraître écoeurant ou barbare, c'était une façon différente de découvrir cette partie de la culture tibétaine. En ce qui concerne le dernier paragraphe du texte, je préciserai que quand nous sommes arrivés, les habitants nous ont invités à nous approcher si l'on voulait voir, puis invités à prendre des photos. Ils m'ont demandé si j'avais peur, je leur ai répondu que non mais que pour nous c'était inhabituel, c'est le cas de le dire. Voici donc pour cette expérience à Litang, plutôt hors du commun.
PS: âmes sensibles, s'abstenir!